Des nœuds d’acier, ce sont des menottes qui t’enchaînent.
Où ? Dans la cave d’une baraque perdue dans la montagne.
Par qui ? Deux frères à l’âge indéfinissable tant ils sont rongés par l’alcool, la solitude, la débilité et par un mal plus grave encore.
Pourquoi ? Mais pour rien, enfin. Tu es leur chien, tu es un gentil chien qu’il faut battre s’il n’obéit pas. Tu es un chien obéissant, aimant, alors si tu faiblis sur tes pattes, si tu ne peux plus te porter et faire les travaux qui t’incombent, tes gentils maîtres te mettront le fusil sur la tempe et t’enverront au paradis des canidés.
Alors fais gaffe, couche-toi, car on s’habitue à son état de servilité, à mendier sa nourriture en jappant. Bine la terre, coupe le bois, fais-toi battre et demande un rab de pâté juste après, la tête basse, le museau plaintif.
C’est comique ces coups du destin, non ? Tu n’étais pas destiné à ça. Tu menais une vie brinquebalante, tu doutais, tu aimais, tu chercherais le bonheur sans trop savoir si celui-ci se trouvait dans la stabilité, ou le mouvement. Mais tu n’étais pas certainement pas voué à faire le chien. Personne n’est voué à faire le chien. Ah…si…mince…
A cause de qui ? Mais de personne voyons. Ni Dieu, ni le Diable, ni ton enfance ne sont la cause de cet enfer. Ni même toi. Ça fait tout drôle, non ?
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