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(Elvin / CC-by-SA 2.0)

À l’instar de Nathalie Guesdon, Directeur Général des Services du SyAGE, François Sauvadet a signé, au nom du Comité de bassin Seine-Normandie dont il assure la présidence, le Pacte de Paris sur l’eau et l’adaptation au changement climatique. Suite logique de cet engagement, le 31 mars dernier a été lancée une démarche participative d’élaboration d’un plan d’adaptation au changement climatique dans le bassin Seine-Normandie. Décryptage des points-clés de ce processus en devenir.

Atténuation ou adaptation ?

Pour lutter contre le changement climatique, une seule solution devrait logiquement s’imposer : s’attaquer à ses causes en atténuant notamment de façon drastique nos émissions de gaz à effet de serre. Mais, comme l’ont souligné bon nombre d’experts, un  réchauffement planétaire d’environ +2°C d’ici la fin de siècle devient inéluctable, les efforts entrepris par les acteurs internationaux devant permettre de ne pas aller au-delà.

C’est à la lumière de ce constat qu’est apparu un autre impératif : il ne s’agira plus uniquement de lutter contre le changement climatique, mais aussi d’adapter nos modes de vie et nos comportements à ses effets.

« Selon les scénarios des scientifiques, les ressources en eau devraient plus ou moins diminuer sur le bassin d’ici la fin de siècle, tandis que les besoins en eau risquent d’augmenter ! », s’exclame Sarah Feuillette, responsable du service prospective de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie. « C’est pourquoi  il est important de réfléchir à de nouveaux modes de consommation et à une répartition équitable de l’eau entre les différents usagers. C’est dans cet esprit qu’une concertation en vue de l’adoption d’un plan d’adaptation à l’échelle du bassin a été lancée », continue-t-elle. En effet, si la question de l’atténuation relève surtout des politiques d’aménagement du territoire, du logement et des transports, celle de l’adaptation concerne de plain-pied la politique de l’eau.

Pour autant, comme cela a été rappelé lors d’une séance du comité de bassin spécialement dévolue au changement climatique le 31 mars 2016, « la première mesure d’adaptation, c’est l’atténuation ». En d’autres termes, et comme l’a souligné Jean Jouzel, climatologue pour le groupe d’experts sur le climat de l’ONU, il y a encore un énorme effort à faire du côté de l’atténuation, pour être dans un scénario où nous pourrons encore être capables de nous adapter.

De nouveaux usages de l’eau

En 2010, un plan national d’adaptation au changement climatique a été lancé suite au Grenelle de l’Environnement afin d’aider la France à faire face et à tirer parti des nouvelles conditions climatiques.  Ce plan contenant déjà un volet consacré à l’eau, d’aucuns pourraient alors se demander ce que le plan d’adaptation du bassin Seine-Normandie apporte de plus en la matière.

Si le plan national faisait des économies d’eau son argument central, celui du bassin Seine-Normandie envisage la possibilité d’une « réduction de la dépendance à l’eau ». Autrement dit, pour s’adapter au changement climatique, peut-être est-il temps de comprendre que nous pourrions modifier nos comportements pour aller vers plus de sobriété. Ce changement de paradigme consistant, par exemple, à permettre dès que possible à l’eau de pluie de s’infiltrer où elle tombe au lieu de ruisseler, ou  à opter pour des productions peu consommatrices d’eau.

Plus généralement, le plan d’adaptation au changement climatique du bassin Seine-Normandie consistera à mettre en œuvre des mesures permettant de mieux réguler le cycle hydrologique, qui pourrait être fortement perturbé par les effets du changement climatique.

Un engagement de tous les acteurs

Selon Patricia Blanc, directrice générale de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, le plan d’adaptation sera « un document cadre, qui n’aura pas de valeur réglementaire en tant que tel mais qui alimentera d’autres documents ».

En effet, suite au succès de l’Accord de Paris, dont le principe était de partir sur l’engagement volontaire de chacun des pays plutôt que de leur imposer  des objectifs, l’enjeu du plan d’adaptation sera d’inspirer les acteurs du bassin grâce à de nombreux exemples, afin qu’ils puissent les décliner de manière concrète grâce aux outils appropriés (SDAGE, programmes de l’agence, SAGE, SCOT, PLU, etc).

Preuve de l’investissement des acteurs du bassin Seine-Normandie, depuis quelques années déjà, des solutions locales d’adaptation et d’atténuation voient le jour sur le territoire. Ainsi le SyAGE a lancé, dès mars 2013, « Objectif : zéro rejet », qui est une grande campagne de sensibilisation sur  la gestion des eaux pluviales, incitant particuliers et professionnels à mettre en œuvre des solutions de stockage, d’infiltration et de désimperméabilisation sur leur propre parcelle.

En outre, le Syndicat assure la gestion de plus de 70 espaces paysagers (bassin de rétention d’eaux pluviales, noues, etc) sur les zones urbanisées de son territoire, et contribue à la meilleure connaissance de 2000 hectares de zones humides sur l’ensemble du bassin versant. Tous ces espaces agissent comme autant de puits de carbone dont les actions conjuguées contribuent à limiter le réchauffement de la planète.

( source : http://le-blog-du-syage.org/changement-climatique-le-bassin-seine-normandie-elabore-son-plan-dadaptation/ )

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mai 13, 2016

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